Le Mousso, restaurant gastronomique décalé de Montréal
Lors de notre dernier voyage au Canada, une découverte gastronomique nous a marqués: le restaurant le Mousso. C’est Aurelien Crosato, ancien Chef du Soléna, qui nous avait conseillé cette adresse lorsqu’il avait su qu’on était de passage à Montréal.
Le Mousso est un restaurant gastronomique atypique : situé dans une ancienne imprimerie sur la rue Ontario Est, aucun signe ostentatoire dans la rue, déco sobre faite de matériaux industriels style acier brossé et bois, grandes tables à partager ou bar surplombant la cuisine ouverte en sous sol, musique branchée hip- hop/rap… rien à voir avec les standards habituels.
Le Mousso est un restaurant où l’on brise les codes de la cuisine guindée, et derrière lequel se cache un Chef iconoclaste au talent immense, Antonin Mousseau-Rivard.
Fils de célèbres artistes canadiens (Jean-Paul Mousseau son grand-père et Michel Rivard son père), Antonin a déjà des gènes artistiques, mais il avait toujours rêvé de devenir cuisinier: « Un jour je serai cuisinier, et mon restaurant s’appellera Le Mousso » avait il lâché. Après avoir débuté comme plongeur à 17 ans, c’est fait, Antonin a réalisé son rêve de gosse et il est maintenant Chef propriétaire de son établissement ; moins de 2 ans après l’ouverture, il est déjà honoré de 4 toques au Gault & Millau avec un 17/20, une très belle réussite pour cet autodidacte!
« Pas besoin d’être bien rasé et d’avoir une jolie tenue pour être bon cuisinier »… Un look de cuisinier atypique, avec barbe de prophète et tenue très cool, un Homme attachant, sincère, spontané… un génie culinaire, un artiste!
Pas de Carte ou de choix de Menus, c’est une formule unique de Dégustation à vivre comme une Aventure culinaire (90 $ CAD, soit environ 63 € + taxes et service). Le Mousso est une expérience, donc tout le monde mange le même Menu et celui-ci change tous les 3 mois. Une seule chose est immuable , l’ambiance très « musicale » et une moyenne d’age 30/35 ans… Evitez le costard cravate, vous vous sentiriez décalés ^_^
On commence avec des cocktails originaux, pour ne pas dire uniques : réalisés en fonction des goûts des clients et de l’inspiration du jour du barman:
Un festival d’assiettes colorées, originales et pleines de saveurs se met en place rapidement ; tout d’abord des amuse-bouches déclinées en 4 services:
Bonbon de foie gras dans une barbe à papa en sucre de betterave ; tartelettes crème cuite à l’oursin, caviar de truite, tagète ; homard poché, fleur d’oignon, mayo à la cive ; maïs, mayo et levure
La ton est donné, une sensation de folie, de spectacle et de fun invitent à poursuivre.
En 2 services: pétoncle pochée, chou sauce XO, sauce Choyu – tartare de thon, ail noir, crumble gingembre et chou rave
De fines lamelles de pétoncles passées à la flamme, des saveurs asiatiques complètement maîtrisées, du cru avec des ravioles de chou rave en harmonie avec un tartare de thon et ail noir… ça explose les papilles, on est en plein Chinatown!
Sarrasin, huître pochée, sauce huître/algue, crème fraîche, poudre de céleri – chips céréales, riz sauvage et sarrasin
Sarrasin en porridge, une huître pochée pour se croire en pleine mer, crème aigrelette et ensemble légèrement poudré de vert (céleri, livèche, et persil déshydraté). C’est délicat, tout se conjugue et fonctionne.
Effilochée de crabe, oignon vert, daïkon cru, riz sauvage soufflé, jaune d’oeuf mariné au soja (plat avec supplément)
Toujours des jeux de textures, un brin de folie, et des saveurs qui bousculent les esprits mais qui restent dans la cohérence.
Poitrine de coquelet à basse température puis rôti, croustillant de peau de poulet et jaune d’oeuf déshydraté, truffe d’été et beurre blanc
Superbe produit, et superbe plat; tout est harmonieux, délicieux, rythmé, respect du travail bien fait… tout bien quoi!
Pain fumé au foin farci de pomme de terre fermentée et beurre maison
Le Chef aime jouer avec les fermentations… et avec le gluten ^_^
Truite confite dans une huile à l’ail sauvage, mousse de lait infusé, cerf, girolles, capucine et fleurs sauvages
Un grand coup de coeur pour ce plat à la fois complexe et simple; c’est fondant en bouche, précis, subtil, explosif, on adore.
Un trou normand avant de passer au plat suivant :
Un plat de viande:
Canard vieilli 5 semaines, betterave marinée, topinambour fermenté 45 jours, poussière de betterave
Le canard est maturé 5 semaines, le topinambour est fermenté 45 jours (même principe que la fermentation de l’ail noir) ; le réalisateur est un créateur, un artiste jamais en panne d’inspiration et qui cherche toujours l’intérêt gustatif.
Puis 2 desserts:
Chapeau l’artiste!
Bonjour Chantal! Absolument superbe…. Hate d’essayer ! 😉 En passant: des nouvelles d’Aurelien Crosato?
Bonjour Phil, je pense que tout va bien pour Aurelien; il m’a dit qu’on devrait se voir en avril… histoire à suivre 🙂
Si vous en avez l’occasion, donnez lui mon ad mail… Ce me ferait plaisirs de reprendre notre conversation Merci!!
Dans ce cas je lui donne votre mail bien sur! Bonne journée !