Diner au Saint-James à Bouliac, chez Michel Portos
Le Saint-James à Bouliac, Michel Portos
Je ne sais pas si c’est pareil pour vous, mais je trouve que le temps passe de plus en plus vite…
Cela faisait déjà plus de 2 ans que nous étions allés pour la dernière fois diner au restaurant « Le Saint-James »à Bouliac.
Le dernier cours de cuisine organisé par Chef Damien au Quai des Saveurs m’avait permis de retrouver avec plaisir Michel Portos… et m’avait rappelé qu’il était temps que l’on revienne déguster sa cuisine!
C’est ce que nous avons fait le mois dernier, avec un couple d’amis, fins gastronomes également…
L’Hôtel Saint-James, qui fait partie de la chaîne « Relais et Châteaux », est situé dans un environnement très agréable et privilégié: à Bouliac, sur une colline comme on en trouve peu en Gironde, et qui a l’avantage d’avoir une superbe vue dominante sur Bordeaux: le soir avec Bordeaux illuminé à vos pieds, l’endroit est magique!
Pour commencer la soirée, nous avons pris l’apéritif dans un des salons: en accompagnement nous avons eu droit à quelques mises en bouche:
Bouillon gélifié céleri carotte pomme, brochettes coeur de canard/éperlan frit sur une compotée d’oignons et galette de pommes de terre,
Avant que le Gin Tonic ne fasse son effet, on a passé la commande, sans trop d’hésitation: Menu Dégustation!
Comme c’est souvent le cas, le Menu Dégustation est servi à l’ensemble des convives de la table; il est composé d’une succession de petits plats surprise, dont le choix est laissé à la discrétion du Chef… mais quand le Chef s’appelle Michel Portos, on peut lui faire confiance et lui laisser carte blanche 🙂
Passés dans la grande salle du restaurant nous avons continué par une 1ère mise en bouche:
Petite quenelle de cumin sur un lit de carottes émincées et carpaccio de poisson (j’ai oublié lequel :-))
Pour suivre une petite assiette avec du homard… une composition très agréable.
Homard accompagné d’une gelée de bonite et crustacés
Plat japonisant, des touches de concombre et de wasabi viennent relever la chair raffinée du homard.
Le foie gras est incontournable dans le Sud-Ouest, nous avons donc eu ensuite un foie poêlé:
Le foie gras de canard est accompagné de gingembre frit. Il est servi avec un pruneau à l’Armagnac, farci au yaourt au gingembre.
Les plats s’enchainant avec la régularité d’un métronome, nous continuons ensuite avec un plat à base d’ormeaux
Jeunes ormeaux dans un consommé de bouillon de sardines grillées, petites billes de légumes: plat surprenant de part la puissance du bouillon, les ormeaux sont très tendres, un accord équilibré et goûtu.
Après tous ses ingrédients de choix, il ne manquait que la coquille Saint-Jacques, elle a fait son entrée à ce moment, et en très bonne compagnie: du caviar d’Aquitaine…
La noix de St-Jacques est simplement poêlée et accompagnée de chou-fleur en 2 textures: crémé et en petites sommités… un régal!
Le plat de viande arrive:
Carré d’agneau, poêlée de girolles, tomates ciboulette et émulsion à la moutarde violette: cuisson parfaite, harmonie des saveurs
Un petit plat ensuite pour nous préparer au superbe plateau de fromages qui va suivre:
Brucciu et raisins en 3 textures: émulsion, gelée et fruits: personnellement j’ai peu apprécié ce fromage corse, mais les 3 autres convives ont terminé leur assiette… d’où la subjectivité des impressions ressenties!
THE plateau de fromages:
On ne s’est pas laissé abattre devant tant de variétés: le serveur à eu droit à une requête peu courante « Vous tracez une ligne d’ici à là, et je voudrais tous les fromages à droite de la ligne » 🙂 … et ça donne ceci dans l’assiette:
Et encore, il manque les différentes confitures et fruits secs ajoutés par la suite.
Un petit pré dessert pour nous préparer au sucré:
« Autour du Bailey’s »
Il s’agit d’une préparation au Bailey’s surmontée d’une crème glacée au café brûlé; quelques segments d’orange et une émulsion au lait saupoudrée de cacao: j’adoOore le Bailey’s, j’ai donc adoré ce dessert mais là aussi, les avis étaient divergents: sur que lorsque l’on est réfractaire à cette liqueur de Whisky, on apprécie un peu moins…
Enfin les 3 desserts qui sont venus terminer successivement ce repas en apothéose:
« Dessert Pomme »
Des textures et des préparations différentes autour de la pomme: à l’extérieur un petit tube de pomme pochée croquante; à l’intérieur, une poêlée de pommes tièdes au Calvados. Au dessus, sorbet pomme verte….. et un croquant de pomme.
« Dessert chocolat »
Finger chocolat Manjari en crémeux servi avec de l’ananas, sorbet de pulpe de goyave et caramel
« Chocolat Guanara servi chaud et froid, pulpe de groseille »
Très beau dessert aussi bien visuel que gustatif: du croustillant, de l’onctuosité, de la douceur… une très belle manière de terminer ce dîner.
Après le repas, retour au salon pour avoir un peu de calme.
Il faut dire que nous avions pendant le repas à coté de nous une table particulièrement bruyante, à notre grand regret… et celui du personnel de salle! Vous auriez entendu le rire de dinde d’une des femmes… heureusement le ridicule n’a jamais tué personne 🙂
C’est navrant de voir que certaines personnes, sous prétexte qu’elles ont les moyens de venir dans ce genre d’établissement, se croient tout permis et arrivent à importuner toute une salle de restaurant!
J’imagine que les couples qui étaient venus là pour un dîner romantique ont du avoir leur soirée un peu gâchée… voilà, c’était à mon tour mon petit coup de gueule!
Retour donc au salon et AU CALME. Tout un plateau de mignardises nous y attend pour accompagner les cafés:
Petite sélection, et ça donne ceci:
C’est ainsi que s’est terminé cet excellent repas… au petit salon bar qui domine les lumières de la ville.
Pour conclure, on peut dire que Michel Portos fait partie de ces créateurs qui réfléchissent et cherchent constamment le point de suture entre classicisme et modernisme (whaouh, comme c’est bien dit!… je vous rassure c’est pas de moi, mais je trouve que c’est une formule qui lui va bien :-)). Avec ses 2 amis, Thierry et Philippe, ils forment ce trio de Mousquetaires qui ne s’arrêtent jamais sur leurs acquis et sont toujours à la recherche d’une cuisine intuitive et courageuse.
Alors oui, il faut le dire haut et fort: le Saint-James, avec Michel Portos à sa tête, est un établissement incontournable de la gastronomie bordelaise!!!
Voili, voilou, c’est tout pour aujourd’hui…
Comment ça, il manque quelque chose?
Mais oui, mais c’est bien sur le petit tour en cuisine! Trop tard pour ce soir là, on remet ça à une autre date… mais, entre Michel qui partait peu après notre repas pour la Thaïlande et moi qui partait pour la Suisse, pas facile!
Enfin, près d’un mois plus tard, c’est chose faite… toute une soirée dans les cuisines du Saint-James! YES !!!
Michel, son second Noël, le Chef de partie Nicolas, et toute la brigade m’ont très gentiment accueillie, répondant à toutes mes questions… j’étais aux anges…
Seul problème: j’ai vu la réalisation de plats à la Carte qui m’ont donné une envie irrésistible de revenir les goûter en Salle 🙂
J’ai assisté au montage de ces petites merveilles, comme celle de ce foie gras poêlé par exemple; l’assiette se remplit petit à petit comme un puzzle:
…pour en arriver à l’assiette finale:
Noël à l’œuvre:
…mais aussi le Chef:
… bref, tout le monde:
… met la main à la pâte:
… j’ai bien dit: tout le monde 🙂
… même les touristes 🙂
…et c’est le défilé des petites merveilles…
… les desserts font leur apparition…
Chaud devant!
…bref, tout pour passer une excellente soirée! Un immense merci Michel et à toute la brigade pour votre extrême gentillesse et votre chaleureux accueil! On refait ça quand vous voulez 🙂
Hôtel Restaurant Hauterive Saint-James
3 place Camille Hostein
33270 Bouliac
tél: 05 57 97 06 00
Menus « Vite fait bien fait » à 30 euros (déjeuner du mardi au vendredi), « En terre Girondine » à 59 euros, « Vue sur Bordeaux » à 90 euros, dégustation « A l’inspiration du moment » à 125 euros.
Je vous recommande également pour vos repas de fin d’année le Menu Plaisir à 80 euros, champagne, vins et café compris: un extraordinaire rapport qualité prix; plus de détails ici.
Si vous n’êtes pas de la région bordelaise, il y a des chambres et suites hors du commun au Saint-James, comme celle de la « Suite Harley Davidson », située au pied des vignes et avec une Harley dans la chambre!
Et si vous désirez changer d’année de façon mémorable, pensez au Saint-James pour le soir du Réveillon:
Menu Saint-Sylvestre
210 € par personne hors boissons
Huîtres de Monsieur Gillardeau, navet fumé et whisky
°°°°
Bouillon mousseux : coquillages et petits légumes,
Saveurs relevées retour d’Asie
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Foie gras : façon Marocaine
°°°°
Camarone, tandoori, topinambour
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Rouget, avocat, oignons rouges et sucre muscovado
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Côtelette d’Agneau de l’Aveyron,
Rouleau de printemps et jus comme une vinaigrette
°°°°
Greuil fermier au carvi, variation autour de la carotte
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Melon Charentais au riqulès
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« Poire Safran »
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Coussin chocolat tiède et citron glacé
Forfait vins : 130 €
Sélection de sept verres de vins d’exception
Soirée accompagnée d’un trio de jazz.
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Tu as vraiment du te regaler les yeux et les papilles, je suis tentée par l’idée ce ce buffet de mignardises qui accompagne le café et dommage pour ta table de voisine c’est parfois dur de passer outre …
Quelle chance tu as d’être passée en coulisse, c’est toujours une expérience très agréable.
Magnifique reportage! Dommage qu’il n’existe aucun lien sur leur site vers votre témoignage, il vaut largement les « commentaires » de guides plus connus.
Moi qui ne « passe » jamais dans votre région, je m’interroge maintenant..
Merci
waouh !
quel post ! Mais la cuisine de M.Portos mérite largement de telles éloges, elle est certainement la plus créative et évolutive de la région, sans forcément de techniques révolutionnaires, toujours avec ce soupçon d’insolence qui la démarque des autres. Souhaitons qu’un certain guide en soit conscient prochainement…
Walter> Effectivement, la cuisine de Michel mérite largement ce 2ème macaron espéré… croisons les doigts pour lui…
waouh ! quel article, vraiment très complet, de très belles photos et un récit qui donne vraiment envie d’y être également.
Que de merveilles!!!
et quelle chance tu as d’avoir tous ces établissement à proximité
bises
jojo
C’est une jolie adresse,en dépit de tes bémols. Le jour où je viendrai dans ta région…
A quand la 2eme* ?
Superbe reportage comme toujours. Mais j’ai trois questions :
– Comment fais tu pour rester si mince?
– Es-tu sûre que le ridicule ne tue pas ? Et si la dinde s’était faite écraser en sortant?
– Comment oses-tu demander à aller en cuisine? Je suis sans doute trop timide…
Sinon j’ai une info… Il se dit que la 2eme étoile pour Michel Portos pourrait bien être pour l’an prochain… on verra…
@+
JM
quel reportage complet. plusieurs de mes amis préfèrent le Saint james à marx dans la région (pas d’avis de mon coté je n’ai jamais eu la chance d’aller chez eux) mais j’aime bcp la cuisine que tu viens de nous présenter.
Les Mousquetaires de Marx à Portos
Bonjour,
Encore une fois, article superbe et qui nous met le palais en émoi et moi et moi je’ai eu la plus grande déception culinaire au St Jaémes. Bien sûr, je ne veux pas rester sur cette impression et votre article me pousse à le faire très vite. Ladate certainement mal choisie « St Valentin ». On se serait cru à l’armée, tout bien rigoureux, dans le service aucune fantaisie, on marchait au pas, hélas dans la cuisine aussi, tout manquait d’esprit, pour un jour de « double d’âmes » reconnaissez que c’est dommageable. Un an auparavant nous étions chez Marx et là le top du top : pas de menu imposé, pas de tables supplémentaires nous étions au firmament.
Dès notre prochain passage je vous donne une nouvelle opinion, il est impossible d’être déçu deux fois par un tel talent
JL
Jean-Louis > Votre commentaire m’a fait sourire car j’ai déjà ressenti exactement la même impression dans un grand restaurant étoilé, lors d’un repas le soir de la Saint-Valentin: trop de monde, le service à la va vite… on s’était dit, c’est un soir à éviter, du coup maintenant souvent on y va le 15 février
bravo!
c tres interessant de voir les coulisses!
et sinon, nous on va rencontrer sampietro samedi
tu peux pas venir?